Concert de Bratsch

Champ de Mars, chapiteau...

Au début, je me sens pas trop touché. Les traductions françaises des paroles sont un peu nunuches, la musique, parfois forte, quelques notes qui se lâchent pour parler autrement, parfois « stérile » (???).

Le regard du tzigane quand il voit nos mains croisées, noir.

Les personnages m’amusent, ils jouent des rôles mais ils les jouent bien, j’ai l’impression de me sentir devant une tribu au confluent des cultures, qui n’arriverait plus à être elle-même, un peu diluée dans la nôtre, mais encore assez proche de ses racines, pas vraiment connectée mais encore à portée de main.

Et puis... Un rappel. L’un d’eux chante « Johnny » , que je connaissais par Vaya Con Dios (et qui à l’origine était chanté par Edith Piaf). Est-ce que c’est moi qui lâche quelque chose, est-ce que c’est eux ? Ou les deux ? J’en sais rien...

Mais en tout cas, c’est comme si leurs racines revenaient, comme si leur musique se connectait à quelque chose de plus profond en eux, comme s’ils arrêtaient de vouloir faire leurs preuves et qu’il amenaient quelque chose de plus vrai...

Sur l’une des chansons, je ferme les yeux et je me sens transporté dans une plaine immense, je sens presque l’odeur de l’herbe et les muscles d’un cheval entre mes jambes, la couleur de l’air et la sensation de liberté. Comme s’ils s’étaient mis à me parler de quelque chose et que j’avais enfin pu l’entendre.

Ce dernier moment est magique, super fort dans la joie, la liberté, la tristesse, tout est là, tout passe, tout s’exprime, et c’est top classe...