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Nos relations : nourricières ou vampiriques ?

Assez simpliste, mais ça remet toujours 2 / 3 idées en place !

mercredi 14 janvier 2009

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Nous connaissons tous cette sensation d’être nourri, renforcé par une relation. Comme, à l’inverse, celle d’être vidé, asséché. Mais, selon les situations, chacun de nous peut, tour à tour, être énergétique ou devenir énergétivore. « Nous sommes tous des vampires potentiels, car notre tendance naturelle est d’attendre tout de l’autre, de vouloir le dévorer, explique le psychiatre et psychothérapeute Christophe André. Mais l’intelligence relationnelle et la maturité nous aident à comprendre peu à peu que c’est une mauvaise solution pour nous attacher autrui, qu’on va l’épuiser, le faire fuir. »

Savoir ce qui nous donne de l’énergie ou nous en enlève, décrypter les comportements par lesquels nous épuisons notre entourage, nous permet d’avancer sur la voie de l’équilibre. Christophe André cerne pour nous ce qui est en jeu dans les relations qui vampirisent et dans celles qui nourrissent.

LES RELATIONS VAMPIRIQUES

On les reconnaît au degré d’épuisement qu’elles engendrent. Parce qu’elles ne nous apportent rien, nous font régresser et mettent à mal notre équilibre émotionnel. On peut dégager plusieurs portraits de dévoreurs d’énergie (à fréquenter avec parcimonie).

Les plaintifs chroniques

Ils nous vampirisent, parce que leur demande affective est sans fin et que nous sommes impuissants à la combler ou à la faire évoluer. Alors qu’ils nous investissent du rôle du sauveur - même si nous n’en avons ni la capacité ni l’envie -, ces éternels plaintifs nous mettent en situation d’échec parce que, en réalité, ils ne sont pas dans l’état d’esprit voulu pour recevoir nos conseils.

Les dépendants

Ils réclament constamment des preuves d’amour, nous sollicitent pour la moindre décision... En s’accrochant à nous comme des enfants, ils nous placent dans une position de parents et font peser sur nos épaules une responsabilité écrasante. Et dès que nous voulons prendre nos distances, la culpabilité nous envahit.

Les hypersensibles

Leur sensibilité exacerbée nous oblige à être en permanence sur nos gardes. Car, avec eux, tout est sujet à interprétation, à justification, est susceptible de provoquer un drame. Ils nous condamnent ainsi à un self-control permanent.

Les conflictuels

Pour eux, la résolution des problèmes passe par l’agressivité, ce qui ne leur coûte rien, puisque le conflit est leur mode de fonctionnement. En revanche, ce type de relation est cher en émotions pour la personne agressée qui, elle, en sortira vidée.

Les hors-la-loi

Leur rôle et leur territoire ne sont jamais clairement définis, ce qui oblige à des renégociations incessantes. Comme les règles ne sont pas établies une fois pour toutes, chacun empiète sur le terrain de l’autre.

Ce que l’on peut faire : savoir mettre des limites

Dans les relations vampiriques, il est important d’établir la juste distance pour ne pas se laisser happer. Nous risquons en effet de nous soumettre à la pathologie de l’autre et de devenir sa victime, puis de sombrer dans l’agressivité et la rancœur. En général, nous devons nous méfier de notre tendance à endosser le rôle du sauveur. Si l’on peut souvent aider, on peut rarement sauver. Quand l’énervement commence à nous envahir, deux questions s’imposent : suis-je la bonne personne et dois-je être la seule personne ? Dans tous les cas, nos émotions sont le meilleur signal d’alarme : un sentiment de malaise qui s’installe nous indique qu’il faut dire stop !

LES RELATIONS NOURRICIERES

Sans que nous sachions pourquoi, elles nous rassérènent, nous réconfortent. Et agissent parfois comme des euphorisants. Petit tour d’horizon de ces relations aux bénéfices certains.

Les petits riens qui font du bien

Le compliment d’un inconnu, la sympathie d’un voisin qui s’enquiert de notre travail, la gentillesse d’un ami sont autant de signes que notre existence a un intérêt - même minime - pour les autres. Nous avons tendance à sous-estimer ces gestes, à les réduire à des automatismes. Pourtant, ils augmentent notre sentiment d’être apprécié. Nous avons tous besoin de plusieurs niveaux de relations, et ces liens superficiels comptent autant que les rapports intenses d’amour ou d’amitié. Les personnes âgées, par exemple, qui entretiennent des rapports superficiels mais réguliers avec les commerçants, y puisent de l’énergie vitale.

La dynamique de l’échange

Les relations reposant sur un échange véritable nous nourrissent parce que nous entrons dans une dynamique de création réciproque. Chacun s’invente en s’ouvrant au monde de l’autre. L’échange suppose qu’il n’y ait ni soumission ni domination, mais égalité et réciprocité. Si quelqu’un nous confie sa souffrance et est disposé à nous entendre, il nous gratifie parce qu’il nous a choisi. Et le dialogue noué sera pourvoyeur d’énergie pour les deux.

Le don, façon idéale de recevoir

Quand nous sommes en position de donner du temps, de l’amour, de l’aide, nous diffusons de l’énergie positive. Les gratifications que nous recevons en retour rehaussent notre estime de soi. Et notre bénéfice est à la hauteur de celui retiré par l’autre personne.

La transmission, une satisfaction

Avoir la preuve que ce que l’on fait a un sens décuple notre énergie. Quand un maître réussit à apprendre à lire à un élève en difficulté, il en sort « énergétisé ». Pédagogiques ou thérapeutiques, les relations de transmission sont très gratifiantes : elles renforcent notre sentiment d’utilité et d’efficacité. A chaque fois que nous pouvons adopter un comportement en accord avec nos valeurs, nous en retirons de l’énergie : assumer nos responsabilités à l’égard d’un vieux parent, soutenir quelqu’un qui subit l’opprobre général nous dynamise parce que nous nous sentons en règle avec nous-même.

Ce que l’on peut faire : renouveler son énergie

Nous devons nous nourrir à plusieurs sources. Les nourritures quotidiennes sont procurées par nos proches. Mais nous avons aussi besoin de relations qui « décoiffent », nous transforment. Elles correspondent à des attentes - souvent inconscientes -, à des possibilités en nous inexploitées jusque-là. Certaines personnes - agressives, provocatrices - peuvent nous agacer ou nous déplaire, mais elles nous permettent d’avancer, de grandir. Ces relations inconfortables sont parfois le meilleur moyen de renouveler notre énergie.

A LIRE :
 « Comment gérer les personnalités difficiles » de Christophe André et François Lelord.
Les conseils des auteurs, thérapeutes, aident à mieux comprendre et mieux gérer un entourage difficile (Odile Jacob, 2000).

 « Cessez d’être gentil, soyez vrai ! » de Thomas d’Asembourg.
Pour reconnaître ses besoins et prendre soin de soi afin d’éviter malentendus et pertes d’énergie dans notre vie relationnelle (Editions de l’Homme, 2001).


Dans cet article-, il est dit :

On ne naît pas vampire, on le devient. Selon le psychiatre Gérard Lopez (auteur du « Vampirisme au quotidien », L’Esprit du temps, 2001), être vampire ne serait pas une affaire de personnalité mais d’éducation. Elevés dans des familles où régnait un tyran domestique, « les vampires reproduisent les abus narcissiques d’emprise, plus ou moins féroces, auxquels ils ont été confrontés dès leur naissance ».

Selon le psychiatre, « quiconque a été placé sous l’emprise d’un vampire le devient. C’est une forme de défense paranoïaque fréquente chez les personnes qui ont pris conscience, mais trop tard, de leur naïveté. »

Les victimes deviennent des vampires souvent inconsciemment, pour se venger ou pour se protéger en évitant de devenir proie à nouveau. Et en pérennisant ainsi le schéma bourreau-victime, ce sont de nouveaux vampires à qui ils donnent potentiellement la vie.

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