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La théorie paradoxale du changement

samedi 26 mars 2011, par Eric

Brève théorie gestaltiste, « The Paradoxical Theory of Change » a été écrite en 1970 par Arnold Beisser et peut être lue en anglais ici.

L’Exprimerie commercialise (à un prix très modique...) une traduction française réalisée par Jean-Marie Robine.

La version anglaise est librement accessible sur Internet, et il me semble faire sens qu’il en soit de même pour la version française. Je vous en propose ici une traduction personnelle. J’ai lu la version de M. Robine il y a quelques années, et j’espère que le temps a assez bien fait son travail pour que ma version ne reprenne pas la sienne, mais soit bien ma propre interprétation - avec toute sa subjectivité - de ce texte.

L’exprimerie avait pu obtenir l’autorisation de Rita Beisser. Malgré nos recherches, il n’a pas été possible de trouver un contact pour lui demander cette même autorisation.

En passant la souris sur une phrase, vous pourrez voir la version originale.


Pendant près d’un demi-siècle, autrement dit la majeure partie de sa vie professionnelle, Frederick Perls a été en conflit avec les institutions psychiatriques et psychologiques.
Il a suivi sans compromis sa propre direction, ce qui lui a souvent valu des combats avec les tenants de points de vues plus conventionnels.
Pourtant, au cours de ces dernières années, Perls et sa Gestalt-thérapie sont arrivés à trouver une harmonie avec une part de plus en plus importante des théories de la santé mentale et des pratiques professionnelles.
Même si son travail a connu une certaine évolution, ce changement n’est pas dû à une modification de la posture de Perls, mais à ce que les tendances et les concepts du domaine se sont rapprochés de lui et son travail.

Le conflit personnel de Perls avec l’ordre existant contient les germes de sa théorie du changement.
Il n’a pas défini explicitement cette théorie du changement, mais elle sous-tend une grande partie de son travail et elle est impliquée dans la pratique de la Gestalt.
Je vais l’appeler la théorie paradoxale du changement, pour des raisons qui devraient devenir évidentes.
En bref, la voici : le changement se produit lorsque l’on devient ce que l’on est, et non quand on tente de devenir ce que l’on n’est pas.
Une personne ne peut pas changer à l’aide d’une tentative coercitive faite sur elle-même ou venant d’une autre personne, mais le changement se produit si cette personne consacre le temps et les efforts requis pour être ce qu’il est - à être pleinement investi dans ses fonctionnements actuels.
En rejetant le rôle de moteur de changement, nous rendons possibles des changements significatifs et ordonnés.

Le gestalt-thérapeute rejette le rôle de « changeur », car sa stratégie est d’encourager, voire de pousser, le patient à être ce qu’il est là où il est.
Il croit que le changement ne se fait ni en « essayant » , ni par la contrainte, la persuasion, la perspicacité, l’interprétation ou tout autre moyen similaire.
Au contraire, le changement peut se produire lorsque le patient abandonne, au moins pour le moment, ce qu’il voudrait devenir et tente d’être ce qu’il est.
La prémisse est que la personne doit se tenir à un seul endroit afin d’avoir appui solide pour se déplacer et qu’il est difficile, voire impossible, de se déplacer sans cet appui.

La personne qui cherche à changer en suivant une thérapie se trouve en conflit avec au moins deux factions intrapsychiques contradictoires.
Il est constamment balancé entre ce qu’il « devrait être » et ce qu’il pense qu’il « est », sans jamais s’identifier pleinement avec l’un ou l’autre.
Le gestalt-thérapeute demande à la personne de s’investir pleinement dans ces rôles, un à la fois.
Quel que soit le rôle par lequel il commence, le patient bascule bientôt vers l’autre.
Le gestalt-thérapeute lui demande simplement d’être ce qu’il est sur l’instant

Le patient vient vers le thérapeute parce qu’il veut être changé.
De nombreuses thérapies acceptent cela comme un objectif légitime et définissent des moyens variés pour essayer de le changer, établissant ce Perls appelle la dichotomie « topdog / under-dog » [1].

Un thérapeute qui cherche à aider un patient a quitté la position égalitaire et est devenu l’expert qui sait, pendant que le patient joue la personne en détresse, mais son but est que lui et le patient deviennent des égaux.
Le gestalt-thérapeute estime que la dichotomie « topdog / under-dog » existe déjà chez le patient, chaque part essayant de changer l’autre, et que le thérapeute doit éviter de s’enfermer dans un de ces rôles.
Il essaie d’éviter ce piège en encourageant le patient à accepter les deux parts, une à la fois, comme siennes.

Le thérapeute analytique, en revanche, utilise des dispositifs tels que les rêves, les associations libres, le transfert et l’interprétation pour atteindre la prise de conscience qui, à son tour, peut conduire à des changements.
Les thérapeutes comportementalistes récompenses ou punissent les comportements afin de les modifier.
Le gestalt-thérapeute Gestalt croit au soutien du patient pour découvrir et devenir tout ce qu’il expérimente sur l’instant.
Il croit avec Proust que « on ne guérit d’une souffrance qu’à condition de l’éprouver pleinement. »  [2]

Le gestalt-thérapeute croit en outre que l’état naturel de l’homme est d’être singulier et complet - et non fragmenté en deux ou plusieurs parties opposées.
Dans l’état naturel, il y a un changement perpétuel basé sur l’interaction dynamique entre le self [3] et l’environnement.

Kardiner a observé que dans le développement de sa théorie structurelle des mécanismes de défense, Freud a transformé certains processus en structures (par exemple, être en train de nier en déni).
Le gestalt-thérapeute perçoit que le changement devient possible lorsque l’inverse se produit, c’est-à-dire lorsque les structures se transforment en processus.
Lorsque cela se produit, on est ouvert à l’échange participatif avec l’environnement.

Lorsqu’ils sont aliénés, les individus avec un Self fragmenté investissent des rôles séparés, cloisonnés ; le gestalt-thérapeute favorise la communication entre les rôles, il peut même leur demander de parler les uns aux autres.
Si le patient s’oppose à ceci ou exprime un blocage, le thérapeute lui demande simplement de s’investir pleinement dans l’opposition ou blocage.
L’expérience a montré que lorsque le patient s’identifie avec ses fragments aliénés, l’unification se produit.
Ainsi, en étant - pleinement- ce que l’on est, on peut devenir quelque chose d’autre.

Le thérapeute n’est pas celui qui cherche le changement, mais celui qui cherche seulement à être qui il est.
Les efforts du patient pour faire entrer le thérapeute dans l’un de ses propres stéréotypes de personnes (par exemple un aidant ou un dominant), crée des conflits entre eux.
Le point final est atteint lorsque chacun peut être lui-même tout en maintenant un contact intime avec l’autre.
Le thérapeute, lui aussi, est amené à changer puisqu’il cherche à être lui-même avec une autre personne.
Ce type d’interaction mutuelle ouvre la possibilité que plus le thérapeute change et plus il est efficace, car quand il est ouvert au changement, il aura probablement un plus grand impact sur son patient.

Que s’est-il passé au cours des cinquante dernières années pour rendre cette théorie du changement, implicite dans le travail de Perls, acceptable, actuelle, et de grande valeur ?
Les hypothèses de Perls n’ont pas changé, mais la société si.
Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, l’homme se trouve dans une position où, plutôt que de devoir se plier à un ordre existant, il doit être capable de s’adapter à une série d’ordres en mutation.
Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la durée de vie d’un individu est supérieure au temps nécessaire pour que des changements sociaux et culturels majeurs surviennent.
De plus, la rapidité avec laquelle ce changement se produit s’accélère.

Ces thérapies qui se focalisent sur le passé et l’histoire individuelle le font en vertu de l’hypothèse que si une personne résout les problèmes autour d’un événement traumatique personnel (habituellement dans la prime enfance ou dans l’enfance), il sera pour toujours prêt à se confronter au monde, puisque le monde est considéré comme un ordre stable.
Aujourd’hui, pourtant, le problème devient de discerner comment chacun est en relation avec une société en mutation.
Face à un système pluraliste, multiple et changeant, l’individu est laissé à lui-même pour trouver la stabilité.
Il doit le faire par une démarche qui lui permette de s’adapter de manière souple et dynamique, tout en conservant un certain gyroscope central pour le guider.
Il ne peut plus faire cela avec des idéologies, qui deviennent obsolètes, mais doit le faire avec une théorie du changement, qu’elle soit explicite ou implicite.
Le but de la thérapie devient non pas tant de développer une personnalité bonne et réparée, mais d’être en mesure d’évoluer avec le temps tout en conservant une certaine stabilité individuelle.

En plus du changement social, qui identifié des besoins actuels en conformité avec sa théorie du changement, l’entêtement personnel de Perls et son refus d’être ce qu’il n’était pas ne lui ont pas permis d’être prêt pour la société quand elle fut prête pour lui.
Perls a dû être ce qu’il était malgré, ou peut-être même à cause de l’opposition de la société.
Cependant, de son vivant, il s’est intégré dans la plupart des forces professionnelles de son domaine de la même manière qu’un individu peut, grâce à une thérapie efficace, s’intégrer avec des parties aliénées de lui-même.

Le domaine d’étude de la psychiatrie a été élargi au-delà de l’individu, car il est devenu évident que le problème le plus crucial devant nous est le développement d’une société qui soutienne chaque personne dans son individualité.
Je crois que la théorie du changement décrite ici est également applicable à des systèmes sociaux, et que le changement ordonné au sein de systèmes sociaux se fait dans le sens de l’intégration et du holisme ; et qu’en outre l’agent du changement social a pour fonction principale de travailler avec et dans une organisation, de sorte que son propre changement peut être cohérent avec l’équilibre changeant et dynamique à l’intérieur et l’extérieur de l’organisation.
Ceci nécessite que le système prenne conscience de ses parties aliénés, à l’intérieur et à l’extérieur, afin de les ramener dans les activités fonctionnelles principales, par des procédés analogues à celui de l’identification chez l’individu.
Premièrement, il y a une prise de conscience au sein du système qu’une aliénée existe ; puis cette partie est acceptée comme la conséquence légitime d’un besoin fonctionnel, qui est alors explicitement et délibérément mobilisé, et à qui l’on donne la possibilité d’opérer comme une force explicite.
Ceci, à son tour, permet la communication avec les autres sous-systèmes et facilite le développement intégré et harmonieux de l’ensemble du système.

Avec un changement qui s’accélère à un rythme exponentiel, il est crucial pour la survie de l’humanité qu’une méthode ordonnée du changement social soit trouvée.
La théorie du changement proposée ici trouve ses racines dans la psychothérapie.
Elle a été élaborée comme un résultat de relations thérapeutiques dyadiques [4].
Mais il apparaît que les mêmes principes sont valables dans le cadre du changement social, et qu’un processus de changement individuel est un microcosme de processus de changement social.
Les parties disparates, non intégrées, contradictoires, représentent une menace majeure pour la société, comme elle le font pour l’individu.
La ségrégation des personnes âgées, des jeunes, des riches, des pauvres, des noirs, des blancs, des universitaires, des ouvriers, etc., chacun séparé des autres par des différences générationnelles, géographiques ou sociales, est une menace pour la survie de l’humanité.
Nous devons trouver des moyens pour relier ces fragments compartimentés l’un à l’autre, en tant qu’éléments participatifs d’un système unifié de systèmes.

La théorie paradoxale du changement social proposée ici est basée sur les stratégies développées par Perls dans sa Gestalt-thérapie.
Elles sont applicables, d’après la perception de l’auteur, aux organisations communautaires, au développement communautaire et à tout autre processus de changement cohérent avec un cadre politique démocratique.


[1chien haut / chien bas, autrement dit position haute-dominante / position basse-soumise

[2Marcel Proust, A la recherche du temps perdu, 1918

[3je reprends ici le terme de Self cher à la Gestalt, qui fait une différence avec le Soi classique en analyse freudienne

[4Emprunté au dérivé grec δυαδικός duadikos « qui se rapporte au nombre deux ». Ici : une relation entre deux personnes, le thérapeute et son patient. Habituellement, le mot consacré est « duelles » mais je n’aime pas trop ce terme, si proche du « duel » ...

Messages

  • Quand j’avais lu cette théorie, un peu rébarbative m’avait-il semblé, j’avais eu le sentiment qu’elle allait à l’encontre de ce que je croyais et que je savais faire : là où elle recommandait de se focaliser sur ce qu’on est dans l’instant, je croyais, je sentais, je pensais que je voulais comprendre d’où je venais, ce qui m’était arrivé, pourquoi ça s’était passé comme ça, quelles en avaient été les conséquences et comment maintenant je pouvais réparer ces conséquences.

    C’est une approche très "surdoué" : vouloir comprendre, décortiquer, élaborer une stratégie. Cette quête a eu un avantage : en revisitant le passé, j’ai pu le ré-éclairer mon interprétation, rendre à chacun et à chacune ses actes et leurs séquelles, arrêter de me considérer comme responsable unique de tout ce qui m’était arrivé. Il y a eu beaucoup de colère, mais finalement, beaucoup d’apaisement. C’était déjà un grand mieux, mais en soi, cela n’a pas suffit pour modifier mes fonctionnements : j’avais beau savoir que j’étais bloqué en face d’un groupe parce que le groupe de mes "camarades de classe" me tapait dessus en primaire, je restais bloqué en face d’un groupe dans le présent. C’est bien de regarder qui j’étais au présent ("je ressens une peur des gens en face de moi") et l’acceptation (au lieu de la honte qui disait que j’étais une poule mouillée si j’avais la frousse), l’acceptation qui a permis de dépasser cela : si je pouvais avoir peur, je pouvais alors oser ne pas avoir peur. Avant, je passais plein d’énergie à avoir peur, à m’en vouloir d’avoir peur, et à tenter de me cacher à moi-même (et aux autres !) la peur et la colère - les fameuses parties contradictoires. Savoir, décortiquer, analyser, comprendre et même théoriser ne m’ont en rien aidé sur ce plan. Identifier la peur, la colère, la honte, les accepter comme des parts de moi, les laisser me traverser, les accueillir même comme des parts qui tentaient de m’aider d’une bien maladroite façon, ça m’a vraiment aidé à changer et à m’ouvrir.

    Pour que je comprenne ça et que je l’accepte, il m’a fallu bien des années de travail sur moi, bien des approches psychologiques et corporelles. Comme la plupart des surdoués que je connais, je voulais par dessus tout éviter d’aller voir en moi ce qu’il y a vraiment : j’avais la croyance que j’y trouverais une sorte de monstre infâme et manipulateur, que seule la volonté et l’intellectuel pouvaient dominer et contenir. J’ai découvert en réalité un ressenti délicat, hypersensible, fragile. Tellement fragile que le laisser s’exprimer me donnait l’impression que j’allais exploser toutes les 10 secondes : le "monstre" allait me "tuer". J’ai appris en gestalt à admettre au présent ce qui se trame en moi ; j’ai appris en massage énergétique et en sophrologie à écouter ce que mon corps, mes émotions, mes sensations me disent ; je travaille en ce moment avec un psy porté sur les chakras et les énergies internes, et j’apprends encore - beaucoup ! Je travaille aussi en groupe et ça éclaire encore d’autres facettes... Bref, j’ai beaucoup bossé et j’ai encore du travail sur la planche !

    En partageant ce texte, en partageant mes vécus, j’espère ouvrir la voie pour que d’autres puissent à leur tour aller voir qui ils sont, et entamer cette démarche d’acceptation et d’unification que je crois si précieuse.

  • bonjour Eric

    cette théorie du changement rejoint simplement celle du là¢cher prise (wu wei) du taoïsme. il se passe quelque chose malgré nous.
    Pour les rationalistes que nous ne cessons d’être il nous est difficile d’imaginer que la compréhension n’est non seulement pas toujours nécessaire, mais parfois néfaste.
    Au cours de mes recherches personnelles, j’ai compris en résumé que le cerveau est un organe aux multiple facettes et fonctionnalités ; l’imagerie cerebrale a demontré la pluralités des zones en fonctionnement lors de stimulis internes ( idées pensése, émotions) ou externes. Ainsi il est facile d’imaginer que les manières que nous avons de penser : concentration, compréhension, pensée créative, méditations de pleine conscience, hypnose, rumination mentale, rêve ... agissent sur le fonctionnement même de notre cerveau qui s’adapte : frequence electrique, zone stimulée, neuroplastie (changement d’affectation d’un groupe de neurone) , neurogénèse (création de nouveaux neurones)...
    C’est donc cette pluralité de fonctionnements qui agit directement sur le fonctionnement et la transformation permanente de nos manières de penser. Or notre époque privilégie une sorte de pensée et fait passer les autres pour des pensées futiles et inadaptées réservées aux mystique , au créatifs ou autres. La routine créant des fonctionnements répétitifs du cerveau, celui ci par une sorte d’homéostasie fonctionne a minima dans le confort et entend bien y rester. D’ou la propension du cerveau dans la meditations de pleine conscience a se rebiffer et a nous faire sortir de l’instant present, surpris qu’il est de devoir fonctionne différemment.
    Dès lors sachant que la transmission a travers les ages implique une formalisation , je me dit à rebours, que composé de la meme maniere que des generations de predecesseur, je devrais dans mon voyages introspectif retrouver toutes les choses decouvertes dans la connaissance de soi.
    ainsi pour exemple le fait de se mouvoir lentement corps relà¢ché et disponible avec une pleine conscience de chaque mouvement nous amene a découvrir les sensations vécues par les pratiquant de tai chi. dans mes pratiques corporelles j’introduit des états mentaux différents sur les memes exercices : volonté et discours, là¢cher prise, transe hypnotique ... chaque état mental changeant la perception de l’effort et les sensations.
    Lors de ces expériences, parfois, je me découvre profondément dans des fonctionnement inattendus, parfois je ne croise que des images de moi même que dans d’autres fonctionnements. Ainsi je crois avoir vecu ce que Frederick Perls veut dire : " le changement se produit lorsque l’on devient ce que l’on est, et non quand on tente de devenir ce que l’on n’est pas" mais je crois avoir compris aussi que ce changement n’est pas un changement d’état qui permettait de passer d’un fonctionnement A à un fonctionnement B mais que ce changement est permanent et qu’on y entrevois de manière de plus en plus précise qui l’on est mais en restant aussi dans l’illusion de ce que l’on croit etre. la transformation se faisant peut etre a terme . mais ca je ne le sais pas ( encore) .

    Sincerement
    Jean Luc

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