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responsabilité

« En portant au pouvoir des gouvernements adeptes du moins-disant fiscal, qui ont creusé méthodiquement les dettes et les déficits, les citoyens des démocraties occidentales se sont mis dans la main des marché » .

mardi 20 décembre 2011, par Eric

Cette phrase (reformulée ici) est issue de l’éditorial de Thierry Pech dans Alternatives à‰conomiques de décembre 2011.

Elle me marque car elle répond à une insatisfaction que je ressens : j’entends beaucoup de gens - collègues, amis, connaissances - qui vouent notre gouvernement aux gémonies et qui semblent si vite oublier comment en 2007 ils ont accepté de voter pour le miroir aux alouettes du « travailler plus pour gagner plus » . Ils oublient aussi comment, pour ne pas sacrifier leur carrière, leur salaire, leurs loisirs, par là¢cheté, par paresse ou par sentiment d’impuissance, les français (et moi le premier) ont laissé faire le gouvernement. Un gouvernement qui a rogné la sécurité sociale, repoussé la retraite, supprimé des postes d’enseignants dans le même temps qu’il supprimait l’impôt sur la fortune, exonérait les entreprises, supprimait la taxe sur les successions (pour les 25% de français les plus favorisés, pour les autres c’était déjà fait) etc. un gouvernement qui, avec notre aval ou du moins notre laisser-faire, a pu creuser les dettes du pays de 500 milliards et aider les banques sans prendre aucune participation pour remettre de l’ordre dans le monde de la finance. Installer des caméras dans les banlieues pour les « nettoyer » leur suffisait, mais pire encore, nous a suffi.

Oui, nous sommes aussi responsables. Certains, sans doute, un peu moins que d’autres, ceux et celles qui se sont opposés de leur mieux aux mesures qu’ils jugeaient inégalitaires. Mais la grande majorité d’entre nous a cautionné l’action de ce gouvernement (et des précédents), sans exiger des résultats, des actions fortes, des engagements pour l’avenir. Nous sommes aujourd’hui menés par les marchés, par leur pouvoir sur nos dettes.

Ce n’est pas le favoritisme des riches qui nous en sortira. Ce n’est pas l’exclusion de l’autre - étranger, chômeur, malade, vieux, fonctionnaire,... - qui nous aidera. Ce n’est pas non plus la course aux agences de notation, la soumission aux investisseurs, la rigueur pour la rigueur. Ces « solutions » nous rendront plus malades, plus dépendants, plus petits encore.

Je n’ai pas de conseil à donner ce qu’il convient de faire, ou pour qui il convient de voter. Je vois des candidats porteurs de d’idées partielles, incomplètes, ébauchées. J’aimerais que nous réfléchissions ensemble à la société que nous désirons.

Je l’aime dynamique, variée, changeante, mobile, connectée, émouvante. J’aime pouvoir me reconvertir en prof ou chercheur, refaire un appartement, télécommander les lampes, surfer sur Internet, regarder des vidéos sur des sites américains, visiter San Francisco, Prague ou Rome, manger des sushis ou un couscous, aller à une conférence à Pise, aménager des nano-aquariums et cultiver des orchidées, sauter dans le tram pour aller voir un ami et sortir à l’imprévu pour aller au ciné dans 10 mn.
Je crois qu’il me serait dur de revenir à un temps sans écran, sans téléphone, sans bananes ou sans café, une vie passée dans le même village, avec les voisins pour amis et le jardin pour principal loisir.

Mais est-il nécessaire que tout cela soit coûteux, énergivore, polluant ? Est-il fatal que cela repose sur l’exploitation des uns, le stress des autres, l’exclusion des troisièmes ?

Ne peut-on imaginer une société plus éclairée, moins économe de ressources et moins d’humanité ? Une société qui privilégie l’humain, et évidemment son environnement, plutôt que ses taux d’intérêts ?

Il y a 10 ans, je n’imaginais pas me passer de voiture. Et maintenant je ne m’en sers quasiment plus, et je ne la garde que parce qu’elle est encore parfois nécessaire (allez acheter une armoire, un parquet, ou du carrelage en tram !!!) et qu’il n’existe pas de solution alternative satisfaisante. Mais si l’on m’en proposait une, je n’hésiterais pas une seconde. Ce changement de croyance, d’attitude, de moyens, n’est-il pas possible de l’étendre, de le porter, de le généraliser ?

En changeant nos croyances, quelle société ne pourrions-nous pas bâtir !

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