Accueil > Blog > Hobbies > Politiser > Trop d’Europe ?
Trop d’Europe ?
Les Français aimeraient une « remontée en puissance » de la France en face de l’Europe. Le problème, c’est qu’ils l’ont déjà et que c’est bien une des causes de nos problèmes...
dimanche 11 mars 2012, par
Le Monde, 10/02/2011 : « Le triste délitement de l’idée européenne » , petit extrait :
[...] Il y a un côté paradoxal dans ce désamour pour l’Europe. Pour faire face « aux grands problèmes des années à venir » , une majorité de Français réclame [...] un « renforcement des pouvoirs de décision de la France » [...] Or, depuis une dizaine d’années, les institutions communautaires ont de moins en moins de pouvoir. « Bruxelles » ne décide plus grand-chose [...] une partie de la crise de l’euro vient de là. Les Etats, à commencer par l’Allemagne et la France, ont estimé qu’ils pouvaient s’affranchir des règles fixées par traité sur le niveau autorisé de leur déficit budgétaire. Aucune instance « bruxelloise » n’a eu assez d’autorité pour s’imposer aux Etats. [...] Hormis l’établissement du grand marché unique, il n’y a plus guère de « politique communautaire » . Mais la perception de l’opinion est qu’il y en a encore trop...
Nous n’avons pas la « bonne » Europe et nous n’avons pas une Europe respectueuse de ce que l’auteur appelle le modèle Européen.
Nous avons une usine à gaz dirigée pour partie par des instances non élues (quelle part de démocratie ?), pour partie par les Etats (et on voit que ça se réduit trop souvent à Markozy...), et pour partie par des élus nationaux (le député européen français n’est pas représentatif des italiens, par exemple). Nous avons une usine à gaz imposée par des parlements qui ont voté des traités que les peuples avaient rejetés (traité de Lisbonne) : comment les peuples peuvent-ils avoir une autre impression que celle de s’être fait avoir ?
Nous avons une Europe soumise au lobby des boursicoteurs, des libéraux, des anti-services publics. Tous ceux qui ont voulu croire que privatiser les compagnies d’électricité, les chemins de fer et la sécurité sociale les rendrait plus efficaces. La Californie est revenue en arrière et à renationalisé (à grands frais) son électricité, la Grande Bretagne ses chemins de fer, les frais de fonctionnement de la Sécu coûtent plus cher aux USA qu’en France. Mais cela ne change rien au dogme : il faut privatiser, libéraliser. Non pas parce que ça rend un meilleur service, mais parce que ça permet aux investisseurs d’en retirer des milliards. Laisser pourrir le réseau électrique tout en empochant des bénéfices comme en Californie a appauvri le pays mais enrichi ceux qui avaient acheté les compagnies électriques.
L’Europe préfère asservir les Grecs pour rembourser les créancier plutôt que protéger les gens.
Mais au fond, quand on dit « l’Europe » , on dit quoi ?
Ce sont les parlementaires FRANÇAIS qui ont ratifié le traité de Lisbonne rejeté par les français. C’est le Président FRANÇAIS qui a poussé l’Europe dans ses solutions pour la Grèce (complice en cela avec la Chancelière allemande, il est vrai). Ce sont les instances FRANÇAISES qui votent les lois Européennes et reviennent ensuite nous dire « Ah la la, on n’y peut rien, c’est l’Europe qui nous oblige à casser la Poste, la Caisse d’Epargne, EDF, à ouvrir les frontières aux produits chinois » . Comme ce sont les dirigeants Grecs, Espagnols, Italiens, qui acceptent que la BCE les laissent s’enfoncer financièrement et imposent une cure d’appauvrissement à leurs peuples tout en disant « c’est la Troika » . Mais la Troika, c’est l’UE + la BCE, dirigées par qui d’autre que par les traités que nos dirigeants ont élaborés ?