Ce livre est une synthèse de l’approche Auto-développement. Toute personne intéressée peut y découvrir une conception du développement personnel, une explication du processus de croissance et une possibilité d’utiliser ses relations importantes comme occasions d’épanouissement. Elle y trouvera aussi les réflexions tirées de l’expérience des auteurs sur certaines questions fondamentales de l’existence telles que la responsabilité, la solitude, la liberté, la finitude et la mort.
Abrégé de la table des matières
Chapitre 1 : Une conception de la croissance personnelle
Qu’est-ce que la croissance ?
Les postulats sous-jacents à notre conception
La personne en croissance
Chapitre 2 : Le processus naturel de croissance
Aperçu global
Description détaillée
La place du processus en thérapie
Comparaison de trois formulations
Chapitre 3 : La facilitation de son processus
La facilitation de son processus
Les conditions pour diriger son propre développement
Chapitre 4 : L’intervention thérapeutique
Les fondements essentiels de l’Auto-développement
La psychologie du changement
Les rôles du psychothérapeute
Chapitre 5 : La résolution du transfert
Nature du transfert
Les genre de transfert
- Le droit à l’existence
- L’identité distincte
- L’identité sexuelle
La résolution du transfert
Chapitre 6 : ConcrétisationsQuelques formats d’intervention
Explication détaillée d’une session : déroulement et structure
Chapitre 7 : Implications existentiellesLa dimension existentielle :
- importance
- réalités problématiques
Les défis existentiels : mort, solitude, liberté et finitude.
Une conception de la vie
Chapitre 8 : Perspectives nouvelles sur la psychothérapieRecherches sur le processus
Évolution de l’approche et formation
Différenciation des formats
Programmes auto-administrables
Quelques extraits
La réalité existentielle de la solitude
Voici comment pourrait s’exprimer une personne qui assume pleinement sa solitude, en contact avec une autre.
"Je suis moi. Je suis le seul à être moi et je suis différent de tous les autres, même si je ressemble à beaucoup de personnes dans les divers aspects de ce que je suis. Je suis seul avec ma vie ; personne ne peut s’occuper adéquatement de diriger ma vie, de voir à mon bonheur et à ma satisfaction de chaque moment. Je suis le seul à posséder ma vie et ne veux la donner à personne d’autre.
Je suis avec toi, mais différent de toi. Jamais nous ne pourrions devenir réellement semblables ou unis au point de faire disparaître les différences entre nous. Je ne suis pas responsable de ta satisfaction et je ne compte pas sur toi pour me procurer la mienne. J’aime que tu sois différent car c’est par tes différences que je trouve avec toi de quoi me satisfaire dans notre contact.
Ce que je peux faire de mieux pour que notre contact soit satisfaisant pour nous deux, c’est d’être ce que je suis aussi ouvertement que j’en suis capable et de te laisser être ce que tu es de la façon dont tu choisis de l’être. Je peux aussi me laisser toucher par ce que tu es et y réagir à travers tout ce que je suis.
C’est cette façon d’être ensemble qui me satisfait et m’enrichit, ou me permet de constater rapidement que notre contact n’est pas bon pour moi et que je ne veux pas le poursuivre. Je crois que notre contact peut nous satisfaire tous les deux ; autrement je ne serais déjà plus ici. Mais si je constate que je me suis trompé et que l’un ou l’autre de nous deux n’y trouve pas son compte, je préfère me retirer et trouver d’autres moyens d’obtenir ce que je cherche.
Si je t’aime, c’est parce que tu concrétises au moins en partie ce que j’aime et ce à quoi j’accorde de la valeur ; mon amour pour toi dépend de cela, mais il n’est pas indispensable que tu correspondes à ces exigences, car je n’ai pas besoin de t’aimer pour vivre et tu n’a pas besoin de mon amour pour avoir de la valeur et vouloir vivre. Je ne veux pas de contact avec toi sur d’autres bases que la recherche de notre satisfaction mutuelle ; je suis le seul vrai gardien et responsable de ma satisfaction et je ne veillerai en rien à la tienne."
La réalité existentielle de la liberté
On peut traduire la vie intérieure d’une personne qui assume sa liberté au moyen des quelques affirmations suivantes :
"Je suis la seule personne qui détermine mes actes. Je suis mon seul créateur réel dans ma vie actuelle. Rien ni personne n’a le pouvoir de décider de ma vie sans ma collaboration et mon consentement.
Je cherche principalement à exercer ce pouvoir de choisir pour augmenter ma satisfaction à vivre.
Je me trompe parfois, mais j’en profite pour apprendre et me rendre capable de meilleures décisions.
Je peux changer mes décisions aussi souvent que je le veux, et je les change effectivement quand je constate qu’elles ne me donnenet pas la satisfaction qu’elles visaient.
Je tiens à recevoir moi-même toutes les conséquences de mes choix et de mes actes. Je suis capable d’en assumer tous les inconvénients et je tiens à en recevoir tous les avantages. Je gagne énormément à recevoir toutes ces conséquences, bonnes ou mauvaises, non seulement parce que les inconvénients m’instruisent, mais aussi parce que je suis capable de faire des choix qui comportent plus de conséquences satisfaisantes qu’insatisfaisantes.
Je ne veux recevoir de faveurs de personne, ni en faire à qui que ce soit. Même un succès dû à la chance me répugne partiellement, parce qu’il a peu de valeur à mes yeux. En retour, je ne tolère pas qu’on cherche à me priver du fruit de mes actes, quel que soit le motif. Je souhaite développer mon habileté et mon efficacité, pour réussir de mieux en mieux dans les directions que je choisis.
J’aime me mesurer à la réalité et vaincre les difficultés. Mes actes ont de la valeur dans la mesure où ils réussissent à créer ma vie comme je la veux. Mes opinions ne sont justes que si elles me permettent des choix réussis, si elles m’aident à prédire efficacement les conséquences de mes actes. Mes choix sont adéquats dans la mesure où ils me permettent d’obtenir le mieux-être que je recherche, la satisfaction à vivre et à agir qui, au fond, oriente mon action."
Illustration d’une boucle complète du processus (naturel de croissance)
Une personne est assise avec son conjoint qui lui parle. Soudain, sans raison apparente, elle se sent devenir triste et tendue à la fois.
Elle choisit d’être attentive à cette tristesse tendue ; elle sent alors davantage de tristesse et moins de tension.
Elle constate que sa tristesse prend une saveur supplémentaire de nostalgie et de résignation. Elle reconnaît cette forme de tristesse comme familière. Elle constate que cet état triste-nostalgique-résigné se retrouve souvent de façon confuse dans ses contacts avec son conjoint, le soir lorsque les enfants sont couchés. La personne constate ensuite qu’elle n’écoute plus depuis un bon moment son conjoint qui lui parle des enfants.
Une image s’impose aussitôt dans son esprit : son conjoint bordant tendrement le plus jeune des enfants.
À ce moment tout devient clair : la personne constate intérieurement qu’elle est jalouse de ses enfants ; elle envie la tendresse et l’attention qu’ils reçoivent de son conjoint. Elle constate que sa tristesse devient plus intense en pensant à combien cette tendresse lui manque, à combien elle s’ennuie de l’époque où ils n’avaient pas d’enfants, à combien cette forme de tendresse lui a toujours manqué, même pendant leurs fiançailles. Elle se dit qu’elle veut être comme un enfant avec son conjoint et s’aperçoit avec beaucoup d’émotion du fait qu’elle est toujours occupée à agir de façon adulte avec son conjoint. Elle voit combien elle s’occupe à paraître raisonnable, compréhensive, aidante et tendre avec lui, sans jamais demander d’aide, de tendresse et de compréhension en retour.
C’est alors qu’avec beaucoup de crainte, de tristesse, d’espoir et d’émotion elle se met à faire part de ses découvertes à son conjoint. Elle va même jusqu’à lui demander de la prendre dans ses bras et de l’écouter parler de ses problèmes de la journée. Pour la première fois depuis longtemps, elle se laisse voir vulnérable, seule, triste et craintive ; elle est si clairement expressive que son conjoint est très ému et tendre et qu’il lui confie que lui aussi regrettait de ne pouvoir exprimer sa tendresse complètement qu’avec les enfants.
Après un certain temps, cette personne commence à éprouver un vague inconfort. Elle s’en étonne, mais choisit de ne rien faire pour le repousser...etc.
On peut reprendre le même cheminement en termes plus abstraits qui définissent mieux la nature de l’activité caractéristique de chaque étape.. Dans ce cas-ci les étapes seront identifiées par leurs noms.
Un contenu d’expérience apparaît à la personne (émergence).
Il est ressenti et demeure au centre de son attention (immersion).
Il prend peu à peu des dimensions supplémentaires ; de nouveaux aspects apparaissant à la personne (développement).
Brusquement ces divers éléments se combinent d’une nouvelle façon qui leur donne un sens unifié (prise de signification).
Cette signification nouvelle de son expérience implique de nouvelles façons d’agir de façon expressive et la personne pose ces gestes expressifs qui débouchent sur un nouveau type de satisfaction (action unifiante).
Après avoir ainsi intégré ce nouvel aspect de son expérience la personne constate qu’elle change d’état, qu’un nouveau déséquilibre s’installe (pré-émergence)
Et un nouveau cycle complet peut s’amorcer sur un sujet encore inconnu (retour à l’émergence).
le 3 septembre 2017 par Eric
le 1er septembre 2017 par Bibi
le 24 juin 2017 par Eric
le 29 mai 2017 par roland