1977

12 ans, classe de sixième.

C’est la flippe.

On entre dans l’école des grands, je ne me sens pas bien à cette idée : le collège.

Je passe tout l’été à faire des cauchemars. Je me vois ayant raté les quinze jours de cours du mois d’août (!!!), ayant pris quinze jours de retard, et ne comprenant rien à rien pendant que les autres surfent sans problème sur les leçons. Et ce cauchemar revient, et revient et revient. Je dors mal. Quel stressé, je vous jure. Je ferai même ce cauchemar pendant des années, bien après avoir passé l’âge d’aller à l’école !

En plus, je sais que je vais entrer en « Allemand première langue », la classe à haute sélection d’un des meilleurs collèges de la ville : Stendhal. J’ai jamais demandé à faire partie de la haute, moi, je veux juste une petite vie tranquille et quelques copains. C’est si bon, l’été, de s’amuser au soleil. Pourquoi faut-il toujours que la rentrée des classes revienne ? En plus, je n’arriverai jamais à me faire à cette langue de fous.

En réalité, la sixième se passe plutôt bien. Je suis un peu perturbé par l’abondance de professeurs : un par matière, mais finalement je m’habitue. Difficile de se faire un nom, aussi. Les profs ne nous connaissent pas. Je n’ai pas mon rôle de premier de la classe, il faut prouver que je le suis, c’est pas facile et ça ne marche pas à tous les coups. Mais bon, au total, ça marche assez bien.