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Le double déni ne fait pas l’affirmation

Hollande x Valls != gauche...

mardi 1er avril 2014, par Eric

Les électeurs de gauche se sont peu mobilisés dimanche, déconcertés par les relents droitiers de la politique menée en France, démotivés par les promesses non tenues, les reniements, les couleuvres qu’ils ont dues avaler.

Nous en étions quand même arrivés au point que le Medef souhaitait un gouvernement socialiste et que l’UMP en avait le souffle coupé...

On aurait pu croire que face à la défaite cuisante infligée dans les urnes, le président (je n’ai plus même envie de lui mettre une majuscule) aurait pris la mesure de sa déconfiture et se serait résigné à tenir les promesses qu’il avait faites.

Eh bien c’est tout l’inverse. Il nomme premier ministre le plus libéral des candidats qu’il avait sous la main, celui qui incarne l’Ordre (valeur droitière) pour mener à bien le « pacte » de « responsabilité » , mesure libérale mal ficelée. Oh, ce n’est pas tant que nos entreprises n’aient pas besoin d’un coup de pouce face au dumping social pratiqué en Europe, elles en ont clairement besoin. Mais sûrement pas de ce pacte, qui, une fois encore cible les bas salaires et profitera donc à la grande distribution et aux petits commerces et services, justement toutes les entreprises qui ne sont pas soumises à la concurrence internationale. Car, disons le clairement, votre femme de ménage n’est pas délocalisable, pas plus que votre plombier, votre épicier ou votre jardinier. Votre libraire, lui peut s’exporter sur Internet et ses bénéfices tomber dans l’escarcelle des Amazon et Google. L’industriel du coin, qui cherche à exporter, se trouve en difficulté face aux baisses de salaire des pays d’Europe du Sud et de l’Est. Aider le libraire et l’exportateur pour qu’il résiste à cette concurrence ferait donc sens. Mais généraliser la mesure à tous les salaires en dessous de 2,5 ou 3 SMIC (les femmes de ménage, les petits employés, les techniciens,...) n’a pas d’intérêt économique. Ce n’est qu’un coup d’épée dans l’eau, qui permettra d’augmenter les bénéfices des entreprises en secteur non-concurrentiel. Et je ne vois pas pourquoi mes impôts devraient servir à augmenter ces bénéfices-là. Si encore les 30 milliards se transformaient en 1,3 million de smicards (c’est le nombre d’embauches qu’on pourrait réaliser en les payant directement au lieu de passer par des crédits aux entreprises), je comprendrais, je pourrais trouver ça mal foutu, mais efficace en termes d’emploi et peut-être alors en termes de relance. Mais on voit bien dans les négociations avec le patronat qu’il n’est pas question de s’engager : donnez-vous, qu’ils disaient, et on verra après.

Ce président élu pour mener une politique de gauche a fait un premier déni de démocratie en menant une politique de droite mal ficelée. Il s’est pris une claque aux élections et en tire la leçon : il donne encore un coup de virage supplémentaire à droite, second déni de démocratie.

Nous pouvons bien donner des leçons à Poutine qui fait de faux référendums en Crimée. Entre l’Europe gérée par des fonctionnaires tout puissants et le gouvernement qui se fiche totalement du peuple qui l’élit, comment ne pas comprendre que les plus désolés finissent par voter Front National. Au moins, ceux-là ont un programme politique de tartuffe haineux, mais on le sait.

L’UMP a perdu la confiance des Français qui rient encore (jaune !) en se rappelant le « Travailler plus pour gagner plus » auquel ils avaient cru. Le PS finit de jeter la République dans les bras de l’extrême-droite. Nous le savons, nous le voyons.

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