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De la généalogie et de l’aurtograf

samedi 6 mai 2017, par Eric

Je fais mon arbre.

Je parcours les registres.

Je galère.

Pas tellement par l’écriture, les registres délirants où un index vous donne une naissance à telle date alors qu’il faut lire le mois d’avant : tout le monde fait des erreurs et tout le monde adapte son écriture. Par exemple, je vous présente une date, à partir de laquelle chercher dans les registres de Brive la Gaillarde... bonne chance !

Mais le plus dur, c’est l’orthographe.

Les noms varient, changent, sont protéiformes. Le même lieu dit s’écrit Labrohc, Labroc, Labrau, Labroh,... selon ce qu’entendait le curé ou l’Officier de l’Etat Civil du coin (Labroc, de son nom officiel d’aujourd’hui, est à côté de Chalignac, fief d’une partie de mes ancêtres, dans la paroisse / commune de Saint-Vincent, en Haute-Loire).

Vous voulez une preuve ?
La voici.

Oui, oui, vous avez bien lu : Necense 1821.

Vous pouvez le retrouver en ligne, c’est le titre de la page 302 du registre des naissances (j’ose ?) de la ville de Chasteaux en Corrèze.

Et j’ose me plaindre que Marie Gerbaud, mon arrière-arrière-arrière-grand-mère voie son nom écrit Gerbot, Gerbau, Gerbeau, Gerbaud, Gerbeaud etc. au fil des actes de naissance, de mariage, de décès, d’enfantement et autres enregistrements canoniques ou administratifs.

Du coup, ça me fait rire que mon arrière-grand-père ait porté plainte au tribunal de Brive la Gaillarde pour demander une correction dans son patronyme parce qu’il s’écrivait Combrou alors que son père et ses frères et sœurs s’appelaient Combroux. Il a gagné... en 1914... quelques années après sa demande ^^

On peut aussi relativiser le « langage SMS » de nos étudiants... Ils ne font qu’appliquer les techniques de leurs ancêtres, après tout. Dommage que l’école publique, laïc et gratuite de 1905 ait pu faire disparaître tout ça pendant une centaine d’années, pour qu’on en revienne à la fantaisie de mise de 1600 à 1904...

Alors, juste pour le fun, voici un texte tel que je les trouve (ça me fait vraiment penser à une copie d’étudiant, mais en fait c’est LARGEMENT pire !) :

Et sa retranscription littérale, pour faciliter la lecture :

 » Lacoste

Lan mile huit cen veinte neuf et douzet maï pardeven moiy pierre boiserie adjoint du maire de la commune de Chasteaux, canton de larche departement de la la correze faigen les fonsions dofficier publiq dela dite commune et comparu pardeven moiy alesix ceret aje de trante quatre an cultivateur du vilage de lacoste pregente commune ma declare que heir a dix heure du matein que toinete perie son epouzet ave acose dun anfan du chese masculin les quel ma declare doner le prenon de jean la date declaration et pregantation faite en prefense de pierre marougat aje de quarante cinq an cultivateur et de fransoit mamaire age de quarante sept an cultivateur le deux du vilage de lacoste dite commune et ??? a signie aveque nous sauf des dit temons qui on declares ne savoir signier de ??? par nous interpelles dapre lecture faite. »

Traduction ?

 » Lacoste,
L’an mille huit cent vingt neuf et le douze mai, par devant moi, Pierre Boiserie, adjoint du maire de la commune de Chasteaux, canton de Larche, département de la Corrèze, faisant fonction d’Officier Public de la dite commune, est comparu Alexis Céret, âgé de trente-quatre ans, cultivateur du village de Lacoste, présente commune, [qui] m’a déclaré que hier, à dix heures du matin, Toinette Perié, son épouse, a accouché d’un enfant du sexe masculin, auquel [il m’a] déclaré donner le prénom de Jean. Les dites déclaration et présentation faites en présence de Pierre Marougat, âgé de quarante-cinq ans, cultivateur, et de François Mamaire, âgé de quarante-sept ans, cultivateurs, [tous] deux du village de Lacoste, dite commune, et ont signé avec nous, sauf les dits témoins qui ont déclaré ne savoir signer, [???] par nous interpelés d’après lecture faite » .

Ouais, il reste le style...

Aujourd’hui, je dirais : « Alexis Céret est venu ce 12/05/1829 à la mairie et a montré son nouveau gosse, un de plus, qui est aussi celui de Toinette Périé, et qui est né hier à 10h. Cette déclaration s’est faite en présence de deux témoins, Pierre et François, qui n’ont pas pu signer cet acte parce qu’il ne savaient pas faire. Du coup, je leur ai lu ce que j’avais écrit et ils se sont contenté de hocher de la tête. Bisous, Pierre Boiserie » .

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